Quelques mots sur la vie et l’œuvre de Gérald Serai…
Je suis certaine que vous serez heureux d’en savoir un petit peu plus sur celui qui vous amuse tant grâce à ses brèves quotidiennes ainsi que ses chansons et revues de presse décalées sur YouTube.
Il faut d’abord savoir que Gérald Serai est né comique. Non que tout le monde ait explosé de rire en voyant sa bouille lors de son arrivée au monde, mais dès qu’il eut maîtrisé suffisamment le français, son tempérament farceur est apparu. Et s’est développé proportionnellement à la taille de son public : c’est à l’école qu’il a pu trouver une salle de spectacle à la hauteur de ses talents déjà très prometteurs.
Humour et vivacité d’esprit cohabitaient déjà en lui, et en faisaient la grande vedette comique de la cour de récréation. Du reste, il était déjà aussi très audacieux, et a vite étendu ses prestations aux salles de classe, répondant avec aplomb, drôlerie et impertinence à certains instituteurs. Mais comment punir le premier de la classe ? Car oui, Gérald Serai démontre aussi qu’on peut être premier de sa classe toute sa scolarité durant sans pour autant être rasoir, rapporteur et pleurnichard.
Un don supplémentaire s’ajoute à ceux déjà cités : Gérald Serai a l’oreille absolue (il a d’ailleurs fait partie d’une chorale bien qu’il fut tout sauf un enfant de chœur.)
Donc, pour faire rire, il plaisante, chante, invente des personnages, et fait preuve d’une imagination et d’un esprit de répartie peu communs. Ses petits camarades sont aux anges, ses instituteurs peut-être un peu moins… notamment lorsqu’il les caricature. Oui, il est déjà imitateur !
Mais, n’est-ce pas, un artiste, même extrêmement doué, ne peut progresser sans travailler.
Intervient alors l’un de ses grands-pères, qui, partageant sa passion pour l’humour, pour le rire, va devenir son formateur. Complices, ils assisteront ensemble à des pièces de théâtre (classiques ou de boulevard), des seuls-en-scène, toutes sortes de « spectacles vivants ». C’est ainsi que Gérald Serai trouve sa voie : certes, l’école et le collège lui procurent un public enthousiaste, mais il ne pourra vraiment être heureux que sur les planches. Faire rire une salle entière (par exemple l’Olympia) et savoir que les spectateurs ont passé un moment merveilleux et rentrent chez eux heureux et détendus : voilà ce qu’il souhaite.
Et son grand-père continue à le guider et à l’aiguiller : pour son anniversaire de douze ans, il lui offre un abonnement au Canard Enchaîné. Cette publication passionne et fascine le jeune garçon (oui, toujours premier de la classe… !) Ainsi, on peut vivre en écrivant des calembours, des mots d’esprits ! Et en parlant de l’un des deux domaines qui l’intéressent le plus : l’actualité (l’autre étant l’Histoire). L’actualité politique a sa préférence.
Ainsi, à quatorze ans, fait-il un tabac au collège avec sa première chanson parodique… sur Alain Juppé !
C’est l’époque à laquelle il achète de petits carnets noirs, sur lesquels il note tous les jeux de mots, plaisanterie, idées de chansons qui lui traversent l’esprit. Ces carnets ne l’ont jamais quitté, et surtout, il continue d’utiliser les mêmes aujourd’hui. Impossible de savoir combien il en possède au juste, ils sont si vite remplis. A côté, ceux du Général Rondot font figure de post-it.
Lorsqu’à 17 ans, il annonce à ses parents qu’il souhaite devenir humoriste professionnel, ceux-ci, comme l’auraient fait tous parents responsables et pleins de bon sens, s’étranglent et le supplient de renoncer, d’obtenir un métier qui lui assure des revenus stables, lui permettant d’élever une famille en toute sécurité.
Gérald Serai obtient donc un diplôme dans une école de commerce, et exerce différents métiers ayant trait à la finance.
Beaucoup de Français (et d’étrangers) ont décidé de changer de mode de vie à la faveur des différents confinements. Pour Gérald Serai, la décision prendra la forme d’un virage en épingle : c’est décidé, il fera désormais ce dont il a toujours rêvé ! Fini, les banques, les prêts, les placements, les sociétés d’assurance, etc. Il va devenir humoriste professionnel.
Une décision très courageuse, car il ne connaît absolument personne dans ce milieu, ne sait pas du tout ce qui l’attend.
Mais sa volonté est inébranlable, et, pour commencer, il décide de publier quotidiennement des « brèves » sur LinkedIn. Le premier pas était fait, il ne lui restait plus qu’à se faire remarquer par des professionnels et des personnes souhaitant l’aider.
Livres, bientôt radio et presse : Gérald Serai a énormément avancé sur la voie du succès – et rend entre autres un bel hommage à son mentor de grand-père.